REFLEXION SUR LA DEMARCHE ARTISTIQUE ET PEDAGOGIQUE

La création d’une œuvre nécessite l’utilisation d’une technique artistique.

Dès le plus jeune âge, l’enfant gribouille, trace des lignes, laisse des signes sur les murs, dessine des cercles sur le sable ou sur le sol car avant même qu’il ne sache écrire, il laisse des traces. C’est sa manière à lui d’écrire, de parler, de créer.

La création artistique contribue à la construction de l’enfant car elle stimule et actualise les potentialités qui sont en lui. L’atelier « cinéma d’animation » sera un lieu de création centré sur les aspects artistiques, narratifs et cinématographiques du film d’animation.

Pour l’artiste (le réalisateur), engager des enfants dans une pratique audio-visuelle, c’est avant tout créer des situations, établir une relation entre soi et le monde, en faisant place à l’imagination et à la sensibilité créatrice. A l’aide de pratiques simples, il va d’abord initier les enfants au langage cinématographique, mettre leur regard en action et leur enseigner comment se servir d’un outil, utiliser une matière tout en restant disponible pour la création.

Un film est comme un livre d’images. Il faut un sujet, un thème directeur, que l’on suivra de la première image à la dernière. Les enfants vont échanger leurs histoires, laisser émerger leurs idées, apprendre à les formuler, à les développer et ainsi leur personnalité s’affirme et leur imaginaire se développe.

De ce point de vue là, ces ateliers sont enrichissants car les enfants apprennent à manier l’écriture, à donner un sens plus précis aux mots, et s’entraînent à une meilleure communication orale.

Côté arts plastiques, les enfants vont dessiner, inventer de drôles de personnages, découper, coller et créer de curieux univers graphiques. Dans un monde ou leur conception de l’espace est souvent virtuelle, ils vont travailler dans un espace réel et tangible dont les dimensions sont à créer en jouant entre les formes plates et modelées.

Ils vont d’abord fabriquer le story-board le plus précisément possible et leur manière de dessiner se modifie peu à peu car ils apprennent à privilégier le trait, à simplifier le dessin, à décomposer le mouvement et pour cela à l’observer pour le percevoir de façon exacte.

Dans le story-board que l’on découpera ensuite en plans, il s’agira de fragmenter l’histoire et de relater chaque séquence par le mouvement et par le sens en dessinant une succession d’images sur lesquelles ils feront intervenir les dialogues.

A partir de ces dessins et indications, ils créeront personnages et décors : les acteurs en pâte à modeler, les décors avec d’autres matériaux : cartons, tissus, papiers, bois, terre glaise, mousses, etc….. Après les avoir imaginé et créé, ils devront les faire évoluer, les installer et les modifier selon les exigences du scénario et les axes de la caméra.

L’animation consiste essentiellement à faire exécuter aux sujets dans le champ de prises de vue de la caméra, les déplacements et jeux nécessaires à la compréhension de l’histoire.

Les jeunes animateurs remodèleront les figurines, les sculpteront image par image et cela leur demandera beaucoup de minutie et de précision.

On tournera une succession d’images et le déroulement normal de cette suite d’images à une cadence de 24 images seconde donnera une reconstitution complète du mouvement comme s’il était réellement vécu par l’objet que l’on anime.